Conclave Royaume-Uni, Etats-Unis 2023 – 120min.

Critique du film

Le combat des cardinaux

Maria Engler
Critique du film: Maria Engler

Le Pape est mort, un conclave s’organise et l’Allemand Edward Berger invite le public au cirque des chefs spirituels. Une œuvre captivante qui se glisse déjà dans les prédictions pour la prochaine cérémonie des Oscars.

Le Pape vient de s’éteindre et l’heure n’est pas au deuil. Au contraire, le doyen Lawrence (Ralph Fiennes) doit rapidement convoquer un conclave pour désigner son successeur. Ainsi, des centaines de cardinaux venus du monde entier se rassemblent au Vatican. Reste à désigner le candidat idéal pour occuper le trône de Saint-Pierre. Mais Lawrence se retrouve bientôt pris au piège d’un réseau d’intrigues et de luttes de pouvoir. En quête implacable de vérité, il franchit des limites interdites et s’attire les foudres de ses pairs.

Alliances secrètes, arrivisme et calomnies; malgré les frontières morales et les dogmes religieux, n’en déplaise aux bonnes mœurs, les cardinaux se livrent une guerre impitoyable pour se hisser au sommet de l’Église. Adapté du roman éponyme de l’écrivain britannique Robert Harris, maître des récits à suspens, le réalisateur Edward Berger (oscarisé pour «À l'Ouest, rien de nouveau» en 2022) dévoile un thriller politique haletant doublé d’une étude psychologique riche et nuancée.

Huis clos tout à fait unique avec Ralph Fiennes en son centre, l’acteur brille et livre une interprétation intense, délicieusement opaque, à la barre de ce cardinal en proie à des conflits intérieurs. L’acteur insuffle une vibrante énergie à cet être déchiré entre son désir de bien agir, ses doutes et ses propres ambitions. Offrant un spectacle de grande qualité, Stanley Tucci, Isabella Rossellini et John Lithgow rayonnent à leur tour, et «Conclave» gravite aussi et surtout autour des prestations magistrales de sa distribution.

Adapté pour le cinéma par le scénariste Peter Straughan, le long-métrage aborde également des thèmes contemporains, brûlants, comme le sexisme, le racisme ou l’homophobie. Des sujets sur lesquels l’Église et le futur Pape devront impérativement se positionner. Dans cette lutte pour la souveraineté, la rhétorique populiste s’immisce sans vergogne, rappelant les dérives actuelles à travers le monde. Et c’est avec une intensité accrue que retentit la conclusion magistralement orchestrée, apothéose d’un récit décidément riche en rebondissements.

(Traduit de l'allemand)

27.11.2024

4.5

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