X-Men: Dark Phoenix Etats-Unis 2018 – 113min.

Critique du film

Jean Grey, une menace surpuissante gangrène les X-Men

Théo Metais
Critique du film: Théo Metais

Né sous le crayon de Chris Claremont et de John Byrne, « The Dark Phoenix Saga » restera l’un des strips les plus acclamés de l’histoire des X-Men. Après maintes adaptations télévisuelles, Jean Grey s’offre une tête d’affiche au cinéma en la personne de Sophie Turner. Après « Game of Thrones » et autres Avengers, voilà qu’une nouvelle franchise se conclut avec mollesse.

Alors que les X-Men ont la cote, la troupe est envoyée dans l’espace pour une mission de sauvetage. Mouvementée mais réussie, les X-Men sont accueillis en héros mais Jean Grey a frôlé la mort. À son retour, la X-Men a bien changé, infiniment plus puissante, mais beaucoup plus instable. Dans l’espace, Jean Grey a été exposée à des radiations décuplant ses pouvoirs de télépathie et de télékinésie. Alors possédée par la force du Phoenix, elle devient une menace incontrôlable pour les X-Men.

Alors ne soyons pas vaches, si globalement X-Men Dark Phoenix nous laissera indifférent, le long-métrage de Simon Kinberg tiendra la longueur. Après Wonder Woman chez DC, Marvel revendique et féminise sa franchise avec Sophie Turner en tête d'affiche, et Jennifer Lawrence, aka Mystique, lancera une idée au hasard d’une réplique à McAvoy : _“Il serait bon de renommer l’équipe X-(Wo)Men, parce que c’est toujours les femmes qui vous sauvent du pétrin”._ L’univers tente de se moderniser, de proposer des icônes féminines, et si la démarche est parfaitement nécessaire, l’art et la manière s’apparente à un gros déballage marketing, empêtré dans les couloirs d’une industrie qui peine à proposer des scénarios résolument novateurs face au streaming, bien plus en phase et réactif avec notre époque. Sur cette question de la représentation (entre les lignes aussi, un discours sur la libération et l'émancipation féminine), le long-métrage de Kinberg sera un film étendard, porteur d'un message crucial et clairement affiché, mais c'est ailleurs sur ses qualités scénaristiques ou esthétiques que le métrage s'enrobe d'un classicisme patraque.

Pour la saga des X-Men, X-Men Dark Phoenix proposera une conclusion assez pâlotte. Avec le rachat de la Fox par Disney, les films en développement sont placés en pause. Il restera les The New Mutants à l’horizon août 2019, et puis voilà, la dernière séance d’Eddy Mitchell. Terminus tout le monde descend. L’aventure commençait en 2000, et puis X-Men Dark Phoenix, sorte de clé de voûte en mousse à l’édifice X-Men, propose un ramdam assez faible. Quelques vues dans l’espace assez sanguines en ouverture, mais à peine suffisantes pour rentabiliser son expérience Imax / 3D. Très dilués, les super-héros sur grand écran ont de plus en plus un goût de flotte (sauf peut-être Shazam!, la dernière et belle surprise en date).

X-Men Dark Phoenix prendra le parti d’un action-movie résolument calme, une originalité mineure mais notable. Ni la romance en péril entre Beast et Jean Grey, ni la brotherhood entre le professeur et Magneto (et encore moins la rencontre dans une horrible reconstruction de Paris au « café des bons copains » en tomber de rideau), ni la prestation de Jessica Chastain, ni même le dessein de son personnage pourtant crucial ; plus rien de l’histoire ne nous fascine en plus d’être visuellement fade. Alors Simon Kinberg tiendra ses quasi deux heures de divertissement. Bravo l’artiste, mais la saga est gangrénée à la moelle. X-Men Dark Phoenix en sera une conclusion ironique, la grande menace des X-Men est plus que jamais au coeur des X-Men !

En bref !

X-Men Dark Phoenix, douzième long-métrage de l’univers étendu entamé en 2000, sert deux heures d’un divertissement mené efficacement, convaincant dans sa proposition mais plus bancal sur ses qualités cinématographiques.

05.06.2019

3

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vincenzobino

il y a 5 ans

Le nouvel affrontement final
1975: la famille Gray est en voiture avec la fille Jean à l’arrière lorsqu’en voulant changer de poste de radio, la gamine provoque un accident tuant ses parents. 1992: lorsqu’une rupture de l’espace-temps menace notre monde, les X-Men secondent la Nasa pour secourir Endeavour en perdition. Et qui mieux que la plus télépathe des mutants pour sortir dans l’espace. Seulement cela va provoquer une renaissance et offrir à une peuplade extraterrestre l’opportunité de nous envahir.
Le voici donc ce surprenant quatrième opus de l’ère reboot. Sans Singer derrière la caméra, le risque d’un suicide était flagrant. L’auto-destruction est partiellement évitée.
Xmen est à titre personnel ce que je préfère chez Marvel. Un seul épisode ne m’avait pas convenu et convaincu : l’affrontement final. Or, en modifiant la perte de mutants et changeant certains décors et lieux, ce Phoenix ne brille pas par son originalité et les mauvaises critiques lues se justifient niveau écriture.
Néanmoins le rythme est davantage prenant que pour l’opus de Rattner et malgré les quelques invraisemblances, notamment du point de vue paternel, ainsi qu’une absence notoire de lien avec la séquence post-générique de Apocalypse, l’on ne s’ennuie pas. Et l’ultime partie ludique annoncée nous laisse sur l’interrogative : qu’adviendra-t-il de Marvel, sans ses Avengers ni ses mutants? Ne pas compter sur des séquences post-générique pour y répondre car inexistantes.
Se laisse néanmoins voir si vous aviez été déçus de l’acte 3 des X-MenVoir plus


CineFiliK

il y a 5 ans

“X-Elles”

Rescapée d’un accident qu’elle a provoqué sans le vouloir, Jean laisse derrière elle ses deux parents. Le Professeur Xavier recueille alors la petite orpheline. Des années plus tard, la jeune femme est exposée à des radiations extraterrestres lors d’une mission de sauvetage dans l’espace. Elle survit, plus forte et plus dangereuse.

Les femmes prennent le pouvoir. Menées par Sophie Turner, bien décidée à s’installer sur le trône, elles occupent les premiers rôles, sur terre et en l’air. Même la NASA se retrouve sous leurs ordres. L’initiative a de quoi charmer et apporter un petit vent frais à la plus ancienne saga Marvel au cinéma.

Le soufflé retombe vite cependant. Regard intense, souvent mouillé, main levée et bouche crispée, les superhéroïnes n’ont pas grand-chose d’autre à jouer. Jennifer Lawrence ne fait que passer et Jessica Chastain, parachutée de nulle part, compose une méchante bien primaire. Dans un scénario limité et sans une once d'autodérision, seul le personnage de Charles Xavier gagne un peu d’ambiguïté. De quoi décevoir par comparaison au succès mérité du dernier Avengers. Dans ce combat à distance entre frères et sœurs ennemis, les X-(Wo)Men ont perdu la partie.

5/10Voir plus

Dernière modification il y a 5 ans


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